Journée de sensibilisation autour des violences sexuelles à Vichy – 10 janvier 2020.

« Cette journée de sensibilisation invite des publics, dont les scolaires, à échanger et réfléchir sur les violences envers les femmes ou les enfants autour de temps forts : film, pièce de théâtre, débat.  Des interventions seront organisées dans les collèges et lycées avec Lise Poirier-Courbet, psychosociologue et auteure ; Mathieu Deslandes, auteur et journaliste ; Mireille Bernard, juriste […]Ces trois auteur(es) évoquent le silence qui entoure qui entoure les violences subies par les femmes ou des enfants. Mais aussi comment l’écriture ou l’art peuvent être des moyens de reconstruction ». Extraits de l’article Une journée consacrée aux violences (femmes, enfants) vendredi 10 janvier à Vichy 

Intervention auprès de 800 collégiens et lycéens

En début de matinée, les professeurs ont préparé, avec les collégiens et les lycéens, leurs questions sur le consentement, sur les conséquences des violences sexuelles (viol, agressions) et comment se reconstruire. Nous répondions et échangions avec eux. Chaque intervenant (nous étions trois) avait environ deux classes de quarante-cinq élèves.

Questions réponses discussion avec les élèves du Collège Célestins

Table ronde sur les conséquences des violences sexuelles et comment se reconstruire

L’après-midi, j’ai participé à une table ronde remarquablement organisée par Juliette Moyer dans la salle de la médiathèque Valérie Larbaud. Je retiendrais les questions pertinentes sur notre travail. A titre d’exemple, une question sur le pardon, en écho avec le livre Pardon d’Eva Ensler, auteure des Monologues du vagin

J’ai aimé cette très belle intervention.

L’art au service de la sensibilisation autour des violences sexuelles et du consentement

Je suis allée voir avec les élèves le film Les chatouilles d’Andréa Bescond et Eric métayer ainsi que la pièce de théâtre Les chatouilles et La danse de la colère d’Andréa Bescond interprétée par Deborah Moreau à l’opéra de Vichy

J’ai aimé ce film très sensible sur l’agression et le viol d’une enfant de huit ans. Allez le voir, les acteurs, trices excellentes

Les chatouilles et la danse de la colère interprétée par Deborah Moreau

Les journaux et radios locales ont été associés. Un ensemble très bien organisé et attentionné

Mon échange avec la journaliste Fabienne Faurie

Cet article est issu d’une longue conversation avec Fabienne Faurie.

Cette psychosociologue, auteure et chercheure témoigne du processus de reconstruction après un traumatisme


Victime, mais coupable. « On se sent coupable. C’est une sorte de réflexe au départ. La personne devient objet. “Un bout de viande” disent certaines femmes. Il y a la honte. Il y a quelque chose de l’ordre de la souillure. »

Le processus de reconstruction « Il y a d’abord la reconnaissance du statut de victime par une institution judiciaire, par une personne légitime (médecin, avocat, etc.). Il faut déconstruire les nœuds du traumatisme, élaborer un récit écrit ou oral. Mettre des mots sur ce que l’on a vécu. »


« Le trauma, c’est un trou. » « Il y a une effraction, c’est le frôlement de la mort qui est vécu. L’après passe par la capacité, le pouvoir d’agir sur soi et la société. L’écriture a été pour moi une de ses formes. »
De son récit individuel, la psycho-sociologue relève : « Ce viol par étranglement, c’était sidérant, traumatisant. Lorsque je le relate, adolescente, c’est un texte très court. C’était tellement énorme, je me suis vue mourir. » 


 Sidération et dissociation. « Pourquoi ne s’est-elle pas défendue, entend-on ? La violence, la menace amènent la sidération. Quant à la dissociation, dans un stress post-traumatique, c’est une protection et en même temps une perte de repère spatio-temporel. Soit-on ne fait que ressasser, soit on est dans l’oubli. Que l’on voyage, comme je l’ai fait, ou que l’on s’enferme, c’est une manière d’être au-dessus du trauma. » 

Les chemins de reconstruction

Un chemin singulier  « Pour se construire, il faut pouvoir mettre des mots en dehors de soi, quand on a vécu quelque chose de tragique. Cela permet de ne pas en être dépendant. »

 Reprendre confiance dans la vie « Parfois par le travail. La structure dans le travail aide. Mais, il y a aussi l’amitié, l’amour, la solidarité. Vouloir en faire quelque chose de ce trauma.

 Redevenir le sujet de sa vie « Transformer la blessure par l’art, l’écriture, la danse l’engagement associatif, etc. C’est la sublimation. Cela permet de transfigurer ce trauma. Transcender cette tragédie, il y a un avant et un après radical. Passer de la mésestime de soi à l’estime de soi. Être fière de soi. »

Témoigner – S’engager « Pour redonner de l’espoir. Faire solidarité. Il y a une évolution dans la prise en compte des victimes. Mais il ne faut pas surestimer. Il y a toujours des femmes qui ne portent pas plainte. Quand, il n’y a pas de traces, la parole de la victime, c’est parole contre parole.

Dans mes interventions auprès des collégiens et lycéens, J’aborde la question du consentement. C’est fondamental. Je m’appuie sur une vidéo réalisée par le collectif #Nous Toutes. Il existe toujours un rapport de pouvoir et de domination masculine. Une fille a envie d’être aimée, séduite. Mais, quand elle dit non, elle dit non !  Dans les questions des collégiens ou lycéens, il y a les fantasmes liés au porno, au sexe sado-maso. »

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